Intervention de Arnaud Treguer

Réunion du mercredi 12 mai 2021 à 16h30
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Arnaud Treguer, directeur commercial Europe du Sud et export de Saint-Gobain Pont-à-Mousson :

Je représente la société Saint-Gobain Pont-à-Mousson, l'un des leaders européens des solutions de canalisation en fonte pour l'eau potable et l'assainissement. En France, nous intervenons très largement auprès des collectivités locales, des canalisateurs, des exploitants de réseaux et des régies. Nous disposons également d'une forte expérience au niveau du centre de recherche et investissons dans la durabilité des matériaux.

Nous nous réjouissons que des commissions d'enquête s'intéressent au sujet des réseaux, car nous tirions la sonnette d'alarme depuis une vingtaine d'années au sujet de leur état en France. Ce constat avait démarré par une analyse de géographes. Le Grenelle de l'environnement a ensuite constitué une première étape. Plus récemment, les Assises de l'eau ont fixé un cap. Il reste toutefois encore beaucoup de travail à accomplir.

Les infrastructures de canalisations constituent des voies essentielles, au même titre que les routes ou les ponts. Il est par conséquent nécessaire de veiller à leur pérennité. De son côté, la France concentre à elle seule la moitié du réseau de canalisations en Europe, avec 1 million de kilomètres de canalisations. Or le taux de renouvellement de 0,6 % conduit ces canalisations à rester en place pendant potentiellement 160 ans, alors que l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) a estimé leur durée de vie moyenne à 80 ans.

La situation n'est donc plus tenable. Malheureusement, les collectivités locales de la grande ruralité manquent de moyens pour renouveler ces réseaux techniquement très pauvres. Se pose alors un problème d'investissement majeur pour faire face à ce risque de fracture territoriale en matière de canalisations. Le renouvellement devra s'effectuer en tenant compte des nouvelles notions de clauses environnementales et de réciprocité économique. La reprise devra également inclure les canalisateurs et les équipementiers du cycle de l'eau. Pour y parvenir, les acteurs pourront s'appuyer sur le modèle technique français, qui est très au point. Je rappelle enfin que les canalisations représentent 85 % du patrimoine de l'eau.

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