Intervention de Guillaume Choisy

Réunion du jeudi 20 mai 2021 à 14h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Guillaume Choisy, directeur général de l'agence Adour-Garonne :

Je commencerais par quelques mots pour présenter le contexte des agences de l'eau et les agences en elles-mêmes. Les agences de l'eau sont des établissements publics d'État, la compétence de la gestion de l'eau étant confiée aux collectivités locales. Nous jouons un rôle de solidarité urbain/rural, amont/aval et intergénérationnel par plusieurs éléments :

– l'analyse et le suivi des données, plus de 3 millions de données étant gérées par l'agence Adour-Garonne, tandis que 21 millions de données sur la qualité de l'eau le sont au niveau national ;

– la préparation des schémas directeurs pour six années des politiques de l'eau, soit la déclinaison de la directive-cadre 2000/60/CE du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau, qui est d'ailleurs en révision pour une adoption prévue en début d'année 2022. Ce schéma pose pour rappel le cadre d'intervention des agences et des différents acteurs et des politiques publiques de l'eau ;

– un programme d'intervention Voir/Juger/Agir sur six ans et révisé tous les trois ans.

En termes de gouvernance, la métropole compte sept bassins de l'eau, ainsi que des offices en outremer. La représentation y est plurielle avec des élus, des représentants économiques, associatifs et du collège de l'État. Les conseils d'administration sont quant à eux présidés par les préfets de bassin, l'État n'y représentant qu'un tiers des membres. Nous sommes dans ce contexte les accompagnateurs des politiques de l'eau et de la biodiversité depuis la loi n° 2016-1087 du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. À ce titre, nous finançons l'ensemble des mesures grâce à nos redevances basées pour un tiers sur les redevances agricultures et industrielles et les deux tiers restant en provenance des collectivités locales. 50 % des budgets d'une agence ciblent directement l'eau et l'assainissement, soit les enjeux qualitatifs de l'eau potable et les investissements sur les stations d'épuration, avec pour objectif qu'elles n'impactent plus la qualité des environnements d'ici à 2027. Nous intervenons également sur les actions en lien avec le réchauffement climatique, pour près de 50 % de nos interventions, sur des enjeux liés à l'eau potable, à l'évolution des modèles agricoles et à la préservation de la ressource, le développement de l'agriculture bio et l'entretien du milieu aquatique afin de garantir la qualité des eaux. La préservation des zones humides en fait par exemple partie. Ces enjeux sont nouveaux pour les agences et viennent compléter des responsabilités historiques.

Sur nos agences, l'impact du changement climatique est particulièrement fort, avec de faibles débits historiques dus à la géographie de notre milieu. Le volume d'eau dans la Garonne est par exemple trois fois inférieur à celui du Rhône. La Garonne et ses affluents sont donc vulnérables aux longues périodes de sécheresse et à une température de l'eau facilement élevée, aux difficultés d'usage, etc. 45 % des prélèvements concernent les rivières, et représentent 60 % de l'alimentation de la population du bassin Adour-Garonne. L'impact de la température de l'eau sur sa qualité est l'une de nos préoccupations majeures.

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