Malheureusement, non. Seule la dimension métropolitaine permet de disposer, en interne, de moyens humains, techniques et financiers à la hauteur de l'expertise du secteur privé. En dessous de 50 000 habitants, les collectivités ne peuvent pas disposer de tels moyens.
La question de la mutualisation des moyens et du transfert d'expériences, qui existaient auparavant dans le domaine public, se pose ainsi de manière renouvelée. Par le passé, chaque département comptait un service d'assistance technique aux exploitants de station d'épuration (SATESE), ce qui représentait sept cents ingénieurs et techniciens, mais au début des années 2000, un lobbying a été exercé, dans le but de faire disparaître cette institution. Le même phénomène a concerné les laboratoires publics départementaux d'analyse de la qualité des eaux.
Aujourd'hui, les missions d'analyse de la qualité des eaux en France sont sous-traitées par les agences régionales de santé (ARS) à deux multinationales privées, ce qui pose un certain nombre de problèmes. En effet, ces deux multinationales, en position dominante, font en sorte de rester en bons termes avec l'État. Elles ne sont donc pas forcément enclines à émettre une alerte en cas de pollution. Ce problème se manifestera vraisemblablement dans les années à venir, car la qualité des eaux se dégrade. Il s'agit d'un point de vigilance.