Intervention de Bertrand Camus

Réunion du jeudi 27 mai 2021 à 16h30
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Bertrand Camus, directeur général de Suez :

J'ai réalisé la majeure partie de ma carrière dans le secteur de l'eau, au sein du groupe Suez, non seulement à l'international, mais aussi à la tête de notre entité en France, avant de prendre la direction du groupe.

Concernant l'offre publique d'achat (OPA) de Veolia sur Suez, il est de notoriété publique que j'ai d'abord montré une opposition très forte à ce projet, car il s'agissait d'une offre non sollicitée et que le projet initial de Veolia aurait conduit au démantèlement de Suez, alors que Suez est, aujourd'hui encore, le numéro un mondial de l'eau, avec 145 millions d'habitants desservis sur la planète. Suez est une entreprise qui se porte bien et qui a une stratégie propre. Elle assure des missions essentielles et a une identité forte, fruit d'une longue histoire à laquelle nos collaborateurs sont attachés. En outre, le projet initial de Veolia sous-valorisait l'entreprise pour nos actionnaires et comportait des risques en termes d'emploi et de maintien de la concurrence, en particulier sur le marché français.

En septembre 2020, nous nous sommes battus pour faire valoir nos arguments auprès du conseil d'administration d'Engie, qui était alors notre actionnaire à hauteur de 32 %, et de l'État, lui-même principal actionnaire d'Engie avec près de 24 % des parts et un tiers des voix à son conseil d'administration. Force est de constater que nos arguments n'ont pas été pris en compte par le conseil d'administration d'Engie, qui n'a même pas daigné nous recevoir, ni moi ni Philippe Varin, pour entendre notre point de vue.

Cette première phase s'est achevée le 5 octobre, par la cession à Veolia du bloc de 29,9 % des parts de Suez qu'Engie détenait. Notre principal concurrent est donc devenu le premier actionnaire de l'entreprise. Dans les mois qui ont suivi, le conseil d'administration et l'équipe de direction ont tout fait pour défendre l'entreprise, sous le prisme de l'intérêt social, en essayant de respecter au mieux la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite loi PACTE. Nous avons essayé de trouver une solution permettant d'aboutir à un équilibre pour l'ensemble de nos parties prenantes : employés, clients, actionnaires.

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