Intervention de Bertrand Camus

Réunion du jeudi 27 mai 2021 à 16h30
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Bertrand Camus, directeur général de Suez :

Cette opération conduira à scinder en deux le groupe Suez. Cependant, la manière dont cela se fera a changé. Le 30 août, le point problématique concernait l'eau en France, qui devait être vendue. Pour le reste, Veolia reprenait les déchets, pour n'en garder qu'une partie et revendre le reste à d'autres acteurs. Les activités auraient donc été découpées en plusieurs morceaux, en France comme à l'international. Si nos activités s'étaient réduites à l'eau en France, nous n'aurions plus du tout joué dans la même catégorie. Pour être un acteur concurrentiel, il nous fallait avoir accès aux technologies et aux savoir-faire de construction, ainsi qu'aux savoir-faire digitaux. Or pour amortir les frais d'innovation et de développement, il faut avoir une surface suffisante. En outre, beaucoup des innovations que nous développons en France sont exportées à l'international, et réciproquement.

Entre le point de départ et celui d'arrivée, la taille et le périmètre d'activités ont changé, permettant à Suez de maintenir ses savoir-faire au sein du nouveau groupe, tout en disposant d'une projection à l'internationale suffisante pour continuer à les développer. Par ailleurs, les entités ne se retrouvent plus découpées en petits morceaux : soit elles rejoignent Veolia, soit elles restent dans le nouveau Suez. Malgré la scission du groupe, les filiales conserveront leur intégrité.

La question des garanties sociales est très liée à celle du périmètre. Avec un périmètre viable, pérenne, susceptible de se développer, il est plus facile de garantir l'emploi sur la durée. L'engagement a été pris de ne procéder à aucun départ contraint, pendant quatre ans pour Veolia et cinq ans pour le consortium. Nos activités sont très localisées, c'est-à-dire que le nombre de salariés est fixé dans les contrats de délégation de service public (DSP). La logique n'est pas du tout la même que celle de General Electric ou Alstom, qui s'inscrivent dans une compétition internationale. Nos métiers sont très liés aux contrats que nous signons avec les collectivités. Tant que la société est capable de continuer à signer des contrats, l'emploi est préservé. Si d'aventure nous perdons des contrats, l'entreprise qui prend le relais reprend également les salariés. Les engagements seront tenus.

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