Je partage l'analyse de Mme Le Bihan Ardon, concernant la gestion de la ressource.
Pour le Parti de Gauche de La Réunion, la délégation de la gestion de l'eau permet aux élus de se reporter leurs responsabilités sur Veolia ou la Cise, qui sont les deux principaux acteurs de la gestion de l'eau à La Réunion. Lorsqu'ils sont interpelés par les citoyens ainsi, les maires se défaussent de leurs responsabilités sur ces derniers. Désormais, les communes ne diligentent plus aucun contrôle. Les intercommunalités ne possèdent plus les experts techniques, qui permettraient aux élus de prendre des décisions politiques éclairées.
Pour résider à Saint-André, à l'est de La Réunion, je ne peux que constater les effets du changement climatique, avec des coupures d'eau et des arrêtés municipaux venant interdire l'arrosage ou le lavage des véhicules. Du fait de la sécheresse, du projet ILO et du désinvestissement des intercommunalités dans la gestion des ressources, La Réunion va rencontrer de fortes difficultés sur le plan de l'eau potable.
L'office de l'eau permet de disposer d'un certain nombre de données factuelles. À titre d'exemple, le taux de rendement, à La Réunion, est limité à 60 %. Il y a deux semaines de surcroît, j'ai pu observer des fuites considérables dans des canalisations de captages installées à la montagne : de fait, l'eau captée est véritablement gaspillée. En tout état de cause, les problèmes de cette nature, pour être réglés, nécessitent des décisions politiques.
Enfin, la population qui réside à l'est de La Réunion est aujourd'hui persuadée que ses difficultés sont liées au projet de basculement d'est en ouest, ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui, mais le sera à l'avenir. Pour le Parti de Gauche, ledit projet consiste simplement à prendre de l'eau à la partie la plus pauvre de l'île, pour la redistribuer au secteur le plus riche, ce qui n'est pas acceptable.