Le vote a bien eu lieu le lundi 5 octobre. Sept administrateurs se sont prononcés en faveur de la cession du bloc de Suez à Veolia, un administrateur s'est abstenu, trois administrateurs ont voté contre – dont un administrateur de l'État et l'administrateur représentant l'Agence des participations de l'État (APE) –, et deux administrateurs, représentants de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), n'ont pas pris part au vote. Vous auriez pu me demander pourquoi la réunion a connu des reports successifs. Cela s'explique par le fait que l'État s'opposait à cette décision. Nous avons essayé, pendant le week-end, de convaincre que la méthode suivie n'était pas la bonne – hélas, en vain. J'ai pris mes responsabilités en demandant aux représentants de l'État – notamment à l'administrateur représentant l'APE – de voter contre une opération qui ne remplissait pas les conditions que j'avais fixées.
Je rappelle les cinq conditions que j'avais présentées de manière totalement transparente aux présidents de Veolia et d'Engie pour donner mon accord formel à cette opération : la pérennité de l'emploi, la logique industrielle, la préservation d'une offre concurrentielle de qualité, l'intérêt patrimonial et l'amicalité de l'offre.
Un certain nombre de garanties avaient été apportées sur les trois premières conditions, mais elles n'étaient pas assez solides à mes yeux.
La seule condition réellement remplie était l'intérêt patrimonial pour l'État, puisque l'offre de Veolia portait sur un montant attractif de 18 euros par action. En revanche, le critère de l'amicalité a été bafoué. Par conséquent, conformément à ma position constante, j'ai marqué mon opposition à la cession de la participation d'Engie dans Suez.