Je veille à ne pas interférer avec les décisions de justice. En ma qualité de membre du Gouvernement, je représente les intérêts de l'État. La vraie difficulté, dans cette affaire, est que l'État a à la fois un intérêt patrimonial et un rôle de gardien de l'intérêt général. Depuis que je suis ministre de l'Économie et des finances, j'ai toujours fait prévaloir le second sur le premier. En l'occurrence, la recherche de l'intérêt patrimonial aurait pu me conduire à vouloir céder la participation d'Engie dans Suez. Cette opération rapportera en effet beaucoup d'argent à Engie, dont l'État détient 23,6 %. D'autres que moi auraient peut-être suivi ce raisonnement. Mais l'intérêt général commandait que la cession soit amicale, que l'on ait des garanties solides sur l'emploi et des assurances fortes et définitives sur l'empreinte industrielle. Si je devais reprendre la même décision aujourd'hui, je la prendrais.