Intervention de Dominique Laban

Réunion du lundi 7 juin 2021 à 19h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Dominique Laban, directeur de l'office de l'eau :

L'impact des prélèvements sur les écosystèmes devient préoccupant. En moyenne, 100 millions de mètres cube d'eau sont prélevés dans les milieux chaque année. 85 % d'entre eux sont destinés à l'eau potable, 3 % aux usages économiques liés à l'activité et 12 % à l'irrigation.

Ces prélèvements alimentent pour l'essentiel des fuites, à hauteur de 60 %. Sur 100 millions de prélèvements d'eau dans les milieux, 40 % alimentent un dispositif d'eau potable.

Ces prélèvements font diminuer les seuils des cours d'eau, et portent une atteinte aux continuités écologiques, notamment sur les espèces animales et végétales.

En Grande Terre et à Marie-Galante, les prélèvements des eaux souterraines sont tels que nous nous sommes rendu compte, avec le BRGM, qu'un biseau salé était apparu dans les eaux souterraines. Il faut réduire les pressions sur les cours d'eau et sur les eaux souterraines.

Lorsque nous avons été auditionnés par la commission parlementaire sur la création de la structure unique, nous leur avons signifié que l'opérateur unique devrait se montrer soucieux du respect du cahier des charges de l'exploitation du dispositif d'eau.

En ce qui concerne l'état des lieux, il apparaît que de nombreuses pressions sont liées à l'usage de pesticides. Nous tenons à votre disposition l'état des lieux dressé par l'office de l'eau dans le cadre de la révision du SDAGE.

Avec le comité de l'eau et de la biodiversité, nous avons organisé un séminaire au cours duquel nous avons renseigné les usagers sur l'importance de ces pressions et sur la nécessité de changer de pratiques.

80 % des stations d'épuration présentent des dysfonctionnements récurrents, ce qui occasionne des rejets dans les milieux naturels portant atteinte à la qualité des milieux. L'office travaille en collaboration avec les opérateurs sur la remise en état des stations d'épuration non conformes.

Le dispositif commence à monter en puissance, mais il reste nettement insuffisant par rapport à l'ampleur des dégâts causés par les rejets relatifs à l'assainissement.

En ce qui concerne le rejet des produits phytosanitaires, nous collaborons avec les organismes consulaires, en particulier la chambre d'agriculture. Nous menons le plan Ecophyto, en relation avec la direction départementale de l'agriculture et de la forêt, afin d'initier de bonnes pratiques. Nous commençons à obtenir des résultats satisfaisants avec de nombreux agriculteurs.

Il n'en demeure pas moins que nous avons diagnostiqué des rejets phytosanitaires en Grande Terre. Nous poursuivons les investigations, en collaboration avec les opérateurs.

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