Intervention de Harry Olivier

Réunion du mardi 8 juin 2021 à 14h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Harry Olivier, président de la Fédération des associations d'usagers de l'eau de Guadeloupe (FADUEG) :

J'interviens ici également en tant que président de l'association Collectif citoyen Guadeloupe, et auteur du projet de réorganisation de la gestion de l'eau en Guadeloupe.

Dans le débat qui nous occupe, la loi n° 82-213 du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions a marqué un avant et un après, en conférant de plus amples pouvoirs aux élus locaux par une nouvelle attribution de certaines responsabilités.

Je remercie ceux qui ont œuvré à la création de cette commission que nous appelions de nos vœux, considérant que cet outil de la République permettra enfin d'apporter des réponses aux questions que nous nous posons depuis des années. Comment a-t-on pu en arriver à la situation actuelle, où l'eau ne coule pas dans les robinets et, quand bien même c'est le cas, nul n'est en mesure de garantir qu'elle soit potable ?

Il appartient pourtant au fermier de veiller à la conformité de l'eau aux normes de potabilité afin que les usagers puissent la consommer en toute confiance et en toute sécurité. Depuis plusieurs années, les abonnés au réseau, en Guadeloupe, ont hélas perdu confiance en les fermiers et les opérateurs, qui les ont abandonnés, essayant de leur extorquer des factures irrégulières, à cause de compteurs absents ou défaillants, ou de variations de pression dans le réseau de distribution, nuisant à la qualité du service.

Les usagers ont déjà payé la remise en état du réseau et n'ont pas l'intention de payer de nouveau pour corriger les errements des responsables de la gestion de l'eau.

De multiples rapports ont montré que le problème vient du réseau de distribution, en si mauvais état que plus de 60 % de l'eau produite dans les usines s'y perd. La solution réside dans un réseau neuf. Nous demandons donc la création, sans délai, d'un réseau neuf, indépendant du réseau existant, et garantissant l'arrivée jusqu'aux robinets de l'eau potable produite. La construction de ce réseau doit commencer sans attendre et non, comme l'avancent les élus, d'ici cinq à dix ans. Il en va de même pour qui souhaite bâtir une maison où se loger : cette personne contracte un prêt, dont le remboursement s'étale dans le temps.

Il n'existe pas trente-six solutions. Les responsables de la gestion de l'eau doivent mettre la main à la poche. J'espère d'ailleurs que la commission établira clairement les responsabilités des uns et des autres.

Concernant les problèmes de facturation, il faudra nous expliquer pourquoi nous payons de l'octroi de mer, à combien s'élève la récolte de cet octroi de mer chaque année et à quoi servent les sommes prélevées à ce titre.

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