Depuis la loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions, soit pendant près de quarante ans, un peu plus de 352 000 abonnés au réseau de distribution d'eau en Guadeloupe ont payé plus de 782 millions d'euros pour entretenir ce réseau aujourd'hui défaillant. Il faut aujourd'hui que les fermiers et opérateurs, mais aussi les acteurs politiques, nous rendent compte de l'emploi de ces millions, dont le mésusage explique nos déboires. Où est passé l'argent ? Qui sont les responsables ?
Les factures aujourd'hui prescrites couvrent une période de sept ans.
Enfin, quelle équipe va prendre en charge la gestion de l'eau ? Quelle restructuration cette gestion va-t-elle subir ? Les associations de défense de la population s'accordent toutes sur un point : nous ne saurions en aucun cas reprendre la même équipe, notamment politique, pour restructurer la gestion de l'eau, dans l'intérêt de la population. Si l'on ne change pas une équipe qui gagne, dans le cas qui nous occupe, l'échec manifeste de l'équipe en place nous contraint à la remplacer.
Nous voulons, nous, représentants des usagers, participer à la nouvelle organisation. Nous devons désormais donner le la. Il n'y a pas à tergiverser : la structure à créer devra accueillir des représentants des usagers, peu importe qu'elle prenne la forme d'un syndicat mixte ouvert (SMO) ou d'un syndicat unique. La population guadeloupéenne doit pouvoir compter sur nous. Nous ne saurions laisser ceux qui ont dilapidé les fonds continuer à nous donner des ordres.