, membre du bureau politique du parti communiste guadeloupéen. Nous n'allons pas demander de financer ces travaux aux usagers, qui ont déjà payé. J'ajouterai même qu'il faut annuler, de toute urgence, les factures indues. Seul un service rendu mérite d'être rémunéré, ce qui n'est pas le cas de la fourniture en eau, depuis une trentaine d'années.
La gestion de l'eau en Guadeloupe est confrontée à une crise majeure. L'État a un rôle capital à jouer. L'eau est un droit humain. La loi stipule que tous les citoyens ont droit à l'accès à l'eau et à l'assainissement. Il appartient à l'État de fournir à la Guadeloupe les moyens nécessaires à l'application de ce droit, pourquoi pas en sollicitant les autorités européennes. Lors de la crise des subprimes, l'État a bien été capable de débourser des milliards à la rescousse des banques. En cette période de crise pandémique aussi, il soutient financièrement les entreprises, ce dont il faut d'ailleurs se féliciter.
Concernant l'eau, l'État français doit mettre en place un plan d'intervention, sorte de plan Marshall, de remise en ordre et en état du réseau, des usines et des lieux de prélèvement de la ressource. Au niveau européen, une agence de l'eau prévoit de financer des investissements, entre autres, dans les réseaux. Nous devrons nous tourner aussi vers elle.
Certes, il est impératif de poursuivre les fraudeurs, mais la justice est lente, or il faut de toute urgence, dès aujourd'hui, mettre en place, avec les élus guadeloupéens, un plan global pour l'eau en Guadeloupe. La loi ordonnant la création d'une structure libre de l'eau dans notre département est en réalité nulle et non avenue. Elle n'a servi qu'à détourner l'attention et mettre hors-jeu les élus guadeloupéens.
Il conviendrait de revoir la base de calcul du prix unique de l'eau. Ce prix doit être fonction du service à rendre, sans prendre en compte les investissements lourds, du ressort de l'État et des collectivités.
Concernant la ressource en eau proprement dite, nous devrions explorer le dessalement de l'eau de mer.