Intervention de Harry Olivier

Réunion du mardi 8 juin 2021 à 14h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Harry Olivier, président de la Fédération des associations d'usagers de l'eau de Guadeloupe (FADUEG) :

71 millions d'euros ont été consacrés à des réquisitions et des travaux d'urgence en 2018. Quand la fin des tours d'eau nous a été annoncée pour 2020, nous avons déclaré au préfet qu'une telle promesse n'était pas tenable, pour la simple raison que le plan d'actions prioritaires visait à réparer des fuites en raccordant des bouts de tuyaux neufs à d'autres en mauvais état. Or, lors de la mise sous pression d'un tronçon neuf entre Le Gosier et Sainte-Anne, les anciennes canalisations alentour ont volé en éclats.

Il nous est affirmé qu'il faudra des années pour remettre en état le réseau. Une telle entreprise s'apparente à une perte de temps. Il vaudrait mieux construire un réseau neuf en mettant tout de suite l'ensemble de la Guadeloupe en chantier. Nous avons déposé, devant une commission d'enquête, en 2018, un projet général de gestion de l'eau dans le département.

Ce projet permettrait de soustraire de milliers d'hectares à la désertification afin d'y produire à manger pour le peuple.

Posons des questions simples. En quoi l'absence d'eau s'avère-t-elle gênante ? L'eau est d'abord synonyme d'hygiène. Pour cette raison, notre projet propose d'arrêter de déféquer dans de l'eau potable. Nous voudrions installer des citernes d'eau de pluie pour alimenter les sanitaires, et des robinets de puisage pour entretenir l'environnement. Une fois ces mesures en place, la population consentira plus facilement à acheter de l'eau pour boire.

À Gourbeyre, une situation gravissime m'a interpellé. L'eau y a été déclarée impropre à la consommation. Un habitant doté d'une citerne tampon en a déduit que tout le contenu de sa citerne, remplie d'eau potable à l'origine, était par conséquent contaminé. M. Philippe Gustin, le préfet, estime, à propos du réseau, que « ce qui est fait ne sera pas à faire ». Nous pensons toutefois, en toute objectivité que, si nous voulons remédier à la situation, nous devons changer d'hypothèse de travail et opter pour la construction d'un réseau neuf.

Aux environs de 2012, la Générale des eaux a unilatéralement décidé de suspendre sa facturation durant plusieurs années. Les factures par la suite émises rétrospectivement ne revêtent pas de valeur juridique. Il faut donc dédommager les usagers auxquels elles ont été adressées.

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