La création de notre association, à Basse-Terre, remonte à 2009. L'eau en Guadeloupe n'est potable nulle part. Nous demandons, par un protocole signé le 3 mars 2009 entre le Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) et la région, la pleine intégration des usagers à la problématique de l'eau. L'impression s'impose à nous que l'on nous invite jusqu'ici à parler sans nous écouter.
En plus d'une dégradation significative de tout le réseau d'eau guadeloupéen, nous avons constaté un harcèlement moral de beaucoup d'usagers, sommés de payer une eau de mauvaise qualité, ou qu'ils ne reçoivent pas. Certains sombrent dans la dépression. Des personnes âgées qui se tournent vers notre association ne pensent plus qu'à leurs problèmes d'eau, au point d'en perdre le sommeil.
Les Guadeloupéens, en plus de payer leur abonnement au réseau d'eau, doivent acheter des bouteilles. Tous n'en ont pas les moyens. Certains, en 2015, se rendaient à la rivière pour y faire leur toilette, leur lessive et leur vaisselle.
La chlordécone qui pollue les sols se retrouve dans l'eau en Guadeloupe. Du charbon actif est censé régler le problème, or chaque analyse de l'eau y décèle ce polluant à un taux supérieur au seuil limite fixé par l'État. Ses effets sont connus. Il favorise notamment les cancers de la prostate. L'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) a récemment déposé une plainte à cet égard. Hélas, rien ne se passe.