Le rachat de Suez par Veolia assombrit encore l'avenir en ramenant aux commandes la société responsable de la mauvaise gestion de l'eau dans notre département depuis un demi-siècle. Ces derniers temps, la France métropolitaine revient peu à peu à une gestion publique de l'eau. À l'inverse, la Guadeloupe s'achemine vers la privatisation d'un bien public, dont la gestion devrait relever de principes éthiques. Or les actionnaires d'une multinationale comme Veolia exigent des profits bien plus qu'une gestion équilibrée de la ressource.
La Guadeloupe devrait revenir à une gestion publique de son eau. La création d'un syndicat mixte ouvert (SMO) a été lancée. Aux réunions préparatoires, les responsables de l'eau ont côtoyé les présidents de grands groupes, qui n'avaient pourtant rien à y faire. Ceci laisse présager une connivence entre intérêts privés et partis politiques ou, du moins, entre ces entreprises et les personnes chargées de réorganiser la gestion de l'eau. Cette situation nous choque.
Si les politiques décidaient du prix de l'eau ou de sa gestion, les acteurs de la société civile pourraient au moins s'exprimer sur leur action. Une gestion publique de l'eau permettrait en outre de réinjecter les bénéfices dans l'infrastructure. Pour l'heure, nous nous apprêtons à reproduire un schéma pourtant inacceptable, puisqu'il a conduit à la décadence actuelle.