En cette période préélectorale, beaucoup d'élus s'agitent et proposent soudain des solutions à des problèmes persistant pourtant depuis des années. Personne ne nous a en réalité répondu, pas même l'État. Nous avons adressé une lettre ouverte au préfet, lui demandant de se substituer aux élus locaux pour remédier à la situation catastrophique. Bien que tenu à un devoir de réserve, il aurait pu au moins accuser réception de ce courrier.
Seul le président de la région, M. Ary Chalus, nous a répondu. Reconnaissons que la campagne électorale qu'il mène s'y prêtait. Les usagers profitent des élections à venir pour soumettre les élus à une pression. Sinon, nul ne nous écoute. M. Olivier Serva nous a reçus en septembre dernier, mais il n'a rien entrepris de concret. Les parlementaires ne prêtent aucune attention aux associations d'usagers, à l'exception de Justine Benin, par son initiative ayant abouti à la loi n° 2021-513 du 29 avril 2021 rénovant la gouvernance des services publics d'eau potable et d'assainissement en Guadeloupe.
Nous insistions pour que le SMO accorde une place aux représentants des usagers. Une commission de surveillance, où les associations d'usagers pourront siéger, doit s'adjoindre au SMO, ce qui marque une avancée notable. Il faudra toutefois veiller à la représentativité des associations retenues pour en faire partie afin d'éviter qu'elles se mêlent aux dérives jusqu'ici constatées dans la gestion de l'eau. Espérons que les membres de cette commission, intègres, auront à cœur de défendre les usagers en vue d'améliorer la qualité du service.
Nous en sommes arrivés à la situation présente parce que des multinationales et des élus, aussi bien locaux que nationaux, ont tous mis la main dans le pot de confiture. L'un d'eux a été condamné. Il nous explique à présent qu'il a normalement agi et qu'il ne pouvait pas en aller autrement. Nous ne partageons pas sa vision du service public.
Que l'on opte au final pour une régie locale ou régionale ou encore une délégation de service public (DSP), les usagers devront en tout cas y être en mesure de s'assurer que les sommes récupérées par la facturation du service ne financent que des travaux du réseau, et non des fêtes somptuaires ou des voyages.
Subventionner la route du rhum par un chèque de 15 000 euros, dont la remise a coûté, en frais de déplacement, 30 000 euros, prélevés sur le budget de l'eau, est tout bonnement inadmissible. Voilà pourquoi nous nous battons en vue de garantir aux usagers un droit de regard sur la gestion de l'eau.