Le problème de l'eau, qui dure pourtant depuis de longues années, n'a jamais été pris au sérieux, pas plus que les difficultés qu'il occasionne aux très petites entreprises (TPE). Peut-être, grâce à l'assemblée nationale, allons-nous enfin bénéficier d'avancées.
Nous avons participé, avec des inspecteurs du ministère de l'Économie et des finances et l'ancien préfet M. Philippe Gustin, peu après son entrée en fonction, à une réunion sur la situation de l'eau. Il nous y a été annoncé que 1,5 milliard d'euros d'investissements s'avèreraient nécessaires à la réfection du réseau, et que le Syndicat intercommunal d'alimentation en eau et d'assainissement de la Guadeloupe (SIAEAG), dont les pertes s'élevaient à 50 millions d'euros, n'était pas en mesure de financer les moindres travaux.
Pour en finir avec les tours d'eau, la décision a été prise, à cette occasion, de gérer la pénurie et de mettre en œuvre un plan d'accompagnement massif prévoyant la création d'une structure baptisée « solidarité eau Guadeloupe » (SEG). L'agence française des banques (AFB) devait mettre en place une caisse de solidarité dotée d'un fonds de 90 millions d'euros. Un projet de territoire quantifié était enfin censé favoriser le développement.
Ces initiatives sont aujourd'hui au point mort. Un projet ratifié par des élus de la Guadeloupe a donné mission au préfet de mandater une entreprise pour pallier les défaillances du réseau. C'est Suez qui a été désignée, prenant la place des entreprises de Guadeloupe, auxquelles nul n'a proposé d'intervenir.
La gestion de la Générale des eaux a débouché sur une gabegie. La facturation a été suspendue, deux années durant, à cause d'un problème de logiciel. Or il est maintenant demandé à la population de régler ces factures non émises au moment voulu, parce qu'un nouveau logiciel aurait enfin remplacé le précédent, défaillant.
Les entreprises de Guadeloupe demandent à échapper à ces diktats qui leur sont imposés par toutes sortes d'acteurs, à l'exception, toutefois, d'une organisation de l'eau.
Je reviendrai plus tard sur la conception du syndicat mixte ouvert (SMO). La proposition d'un expert du monde économique de lui adjoindre un comité de surveillance et un directoire professionnel a été écartée.