Le conseil régional nous avait alloué, il y a de cela un certain temps, une subvention pour nous aider à mettre en place une usine de dessalement fixe, à l'hôtel la Créole Beach, et une autre mobile. Cette dernière nous aurait permis, à la demande d'un établissement hôtelier, de positionner, dans un délai maximal de huit heures, un container à proximité de la mer, fournissant ainsi de l'eau, certes non potable, pour alimenter les douches, la cuisine et les sanitaires. Il aurait alors suffi de donner aux clients de l'eau à boire en bouteille.
Nous avons présenté notre demande en vue de construire des usines de dessalement en même temps au préfet et à la région. Celle-ci nous a fourni une réponse assez rapide, compte tenu de la mauvaise image que donnait de la Guadeloupe les problèmes d'eau récurrents. Nos clients s'en plaignaient d'ailleurs souvent. Les services de l'État, sans nous opposer un refus, nous ont quant à eux répondu qu'il faudrait patienter au moins deux ou trois ans avant qu'un avis soit rendu sur la faisabilité de notre projet.
Nous y avons donc renoncé, informant la région que nous ne pouvions y donner suite. J'estime cela dommage. Nous aurions pu construire une dizaine d'usines mobiles, donc déplaçables là où survenaient des problèmes d'eau, du moins à proximité de la côte du fait de la nécessité d'alimenter le container en eau de mer. Si la non-potabilité de l'eau ainsi produite ne permettait certes pas d'alimenter le réseau de distribution, nous aurions au moins pu remplir des citernes privées.
Au final, nous n'avons pu que constituer des réserves et faire venir des camions d'eau, qui n'en transportent que 10 à 15 mètres cubes chacun. Quand un problème d'eau survient à l'hôtel La Créole Beach, les camions y défilent sans arrêt toute la journée.
Si la situation actuelle doit se prolonger encore cinq à huit ans, je propose d'évaluer les dispositifs de substitution destinés aux grands consommateurs d'eau qui ne peuvent s'en passer.