Nous avons eu l'occasion, lors de discussions relatives à la gestion de l'eau, de proposer que celle-ci soit confiée à un conseil de surveillance et à un directoire professionnel, à l'exemple de la gestion de l'aéroport ou du port. Ce directoire représenterait le monde économique, c'est-à-dire les chambres de commerce, d'agriculture, et des métiers, des associations de consommateurs et les acteurs politiques en charge de l'eau présents dans les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Le président de ce directoire, compétent pour gérer l'eau, rendrait des comptes au conseil de surveillance.
Je reste persuadé que, si nous partagions la gestion de l'eau entre les secteurs public et privé, nous obtiendrions de meilleurs résultats dans les années à venir, et plus de garanties. Qui, aujourd'hui, est en mesure de financer un prêt en vue de travaux sur le réseau qui règleraient définitivement les problèmes, si ce n'est une organisation du type de celles qui gèrent le port et l'aéroport ?
Les 400 millions d'euros promis par le Président de la République M. Emmanuel Macron ne nous sont jamais parvenus. Quant aux 70 millions d'euros du département et la région, ils se résumeront à un coup d'épée dans l'eau, au vu de la situation actuelle.
J'ai constaté que tous les anciens directeurs de la Générale des eaux gèrent aujourd'hui des sociétés dans les différentes communautés d'agglomérations de Guadeloupe. Ils ne sont donc pas partis. Les mêmes gestionnaires restent aux affaires.
J'ai cru comprendre que les statuts du SMO seraient définis par l'État au ministère des outre-mer. Est-ce bien vrai ? Comment cela se fait-il ? Propositions et décisions se sont accumulées en un mille-feuille. Rien n'est clair.
Des décisions nous ont été autoritairement imposées pour nous convaincre qu'elles apporteraient la solution à nos problèmes. Ainsi, la mission de gérer la problématique de l'eau a été confiée à l'ancien préfet M. Philippe Gustin qui, à son tour, a missionné Suez en déléguant à sa filiale Karukér'Ô la réfection du réseau.
La complexité du réseau d'eau requiert une ingénierie à la hauteur. Le grand groupe chargé de la construction de la maison d'arrêt de Basse-Terre et de l'amélioration du centre pénitentiaire de Baie-Mahault a organisé une réunion pour nous permettre d'orienter les petites entreprises en capacité de réaliser des travaux de pose sur ces grands chantiers. J'aimerais qu'il en aille de même à propos de l'eau. La réfection du réseau représente un marché très important, évalué à près un milliard et demi d'euros, à même de relancer l'activité économique en Guadeloupe, bien mieux que les plans de relance déjà prévus.