Mon collègue de la chambre d'agriculture a raison. Nous ne manquons pas d'eau et il est impératif de réparer le réseau.
Je me place du point de vue de la gestion de la période transitoire, pendant laquelle les habitants n'auront toujours pas d'eau. Je vois deux moyens de pallier le manque d'eau. Le premier implique l'installation de citernes. Beaucoup de Guadeloupéens y recourent déjà. Restera ensuite à alimenter les citernes des gros consommateurs ne disposant pas, techniquement, de la place suffisante pour en installer une dont la taille corresponde à leurs besoins.
Dans les zones urbanisées, les habitants stockent l'eau à l'aide de bâches, mais quand les coupures s'éternisent, ils doivent faire appel à des camions d'eau, qui vont et viennent dès lors sans cesse et doivent s'approvisionner en eau parfois assez loin. Si j'obtenais la garantie d'une réparation des canalisations en moins de deux ans, je renoncerais à mon projet d'usine de dessalement, compliquée à entretenir et loin de notre cœur de métier. En revanche, si la réfection du réseau doit durer huit ans, ce délai me laissera le temps d'amortir la construction d'une telle usine.