Il est évident que tel qu'il est, le système ne doit pas perdurer. Aussi, je pense que le préfet Philippe Gustin a agi avec discernement, car nous étions en situation de crise sanitaire. Lors de son analyse, je suppose qu'il a réalisé à quel point il s'agissait d'une usine à gaz à laquelle il était nécessaire de mettre fin.
Il aurait peut-être été inapproprié de le faire cesser brutalement, mais il est évident qu'il ne peut pas continuer.
En fait, le SIAEAG, c'est l'arbre qui cache la forêt. Il a en effet été diabolisé sous prétexte qu'il était source de tous les problèmes, mais ce n'est pas vrai. Du coup, nombre de personnes ont profité de la faiblesse administrative du syndicat pour se dérober à leurs obligations et faire face à leurs responsabilités.
C'est par exemple ce qu'illustrent les communautés d'agglomération qui ne paient pas. Il n'est pas normal qu'à travers sa régie Eau d'Excellence, Cap Excellence doive autant d'argent au SIAEAG. Lorsque j'essaie d'actionner un mandatement d'office, Cap Excellence conteste la créance, alors qu'il s'agit d'une créance de vente d'eau.
Ce type d'artifices est donc utilisé pour gagner du temps en comptant sur le fait qu'une fois le SIAEAG dissous, les créances disparaîtront avec lui.
Lors de ma prise de fonction en septembre, j'avais démarré une clarification de la situation patrimoniale du SIAEAG, notamment sur les servitudes. L'objectif était de parvenir à un inventaire exhaustif du patrimoine du SIAEAG. Malheureusement, l'ingénieur en charge de cette mission a été recruté par une mairie, et j'ai dû mettre fin à la mission. Mais dans la perspective d'une dissolution, ce travail devra être fait. En effet, si les éléments composant le passif sont faciles à identifier, en revanche, ceux à l'actif nécessiteront une clarification. Or, le patrimoine du SIAEAG est extrêmement important et il faudra l'inventorier afin de pouvoir le présenter à la structure unique à créer.