Intervention de Harry Placide

Réunion du mercredi 9 juin 2021 à 18h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Harry Placide, directeur des régies Eau Nord Caraïbes (RENOC) :

En 2017, dès l'annonce du départ de la Générale des eaux du territoire, les élus de l'époque ont considéré qu'il s'agissait d'une opportunité.

Sur les fichiers de la Générale des eaux, le taux de relève était de 89 % et le taux d'efficacité de la relève était donc médiocre. Désormais, ce taux atteint 98 %.

De plus, aujourd'hui, plus du tiers du parc de compteurs a moins de trois ans. Cela induit une hausse des volumes facturés et le nombre d'usagers a évolué de 34 à 36 000.

De même, le taux de conformité de nos analyses d'eau dépasse 98 % puisqu'aujourd'hui, à l'exception de la station d'épuration autour de laquelle il existe un contentieux pour des motifs de malfaçon, toutes les autres affichent des résultats conformes.

De plus, lorsqu'un usager adresse une réclamation, une réponse lui est apportée dans les 15 jours qui suivent.

Un certain nombre d'indicateurs témoignent donc d'une amélioration. En revanche, notre point faible réside dans le fait que nous avons hérité d'une situation dont la responsabilité est multiple. Nous disposons de vieux réseaux dont les coûts d'exploitation sont élevés. C'est d'ailleurs sur ce périmètre que l'eau est la plus chère avec un prix hors assainissement à 3,83 ou 3,86 euros. Or, il faut aussi considérer que les conditions sociales ne sont pas identiques sur tout le territoire.

Nous avons donc hérité de réseaux dont les taux de rendement (40 %) sont relativement faibles. Ces réseaux sont aujourd'hui âgés d'une cinquantaine d'années et compte tenu de l'agressivité des sols, il est inutile de faire de l'acharnement thérapeutique.

Si certains réseaux peuvent être renouvelés, d'autres en revanche sont le fruit d'une tromperie ou d'une incurie. Ces derniers utilisent certains matériaux, notamment le polyéthylène haute densité (PEHD) au niveau des branchements. Il faut en effet savoir que 96 à 98 % des fuites réparées apparaissent en fait sur les branchements.

Or, ce PEHD a été posé pendant dix ans sous nos latitudes, alors que les tests de vieillissement accéléré réalisés en laboratoire font état d'une dégradation au bout seulement de 5 ans. Vous constatez donc sur le terrain que sur les secteurs de Grands Fonds par exemple, des branchements d'à peine 5 ans fuient.

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