Intervention de Frédéric Certain

Réunion du vendredi 11 juin 2021 à 15h45
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Frédéric Certain, ancien président de la Générale des eaux Guadeloupe :

Collectivités et délégataire exercent des rôles distincts mais complémentaires. L'État a très largement subventionné les investissements initiaux, en particulier pour l'installation de Belle-Eau-Cadeau. Il ne serait pas juste d'affirmer que les usagers l'ont payée.

Les collectivités décident du prix de l'eau, en fonction du modèle contractuel qu'elles retiennent. En Guadeloupe, elles ont confié l'exploitation des réseaux à des délégataires ou opérateurs, en se réservant quant à elles la mainmise sur les investissements. Elles devaient donc fixer une surtaxe correspondante. À la différence d'autres collectivités, le SIAEAG a fait fondre la sienne, surtout à partir de 2008. Ce choix s'explique par l'ambition politique de proposer une eau moins chère.

Les accords « Bino », après la crise financière de 2009, ont prévu, non seulement des investissements supplémentaires, compte tenu des risques de dégradation de la situation, mais aussi une baisse du prix de l'eau, une augmentation du salaire des agents de l'eau et, tout aussi grave, la suppression des pénalités appliquées à ceux qui ne payaient plus leur eau. En permettant d'un côté à la Guadeloupe de sortir d'une passe difficile, ils ont contribué de l'autre à déstabiliser la situation.

Lorsque le SIAEAG a supprimé une partie de sa surtaxe, il a allégé la facture d'eau. Seulement, la facture, celle de l'entretien, en l'occurrence, finit toujours par se payer.

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