Je ne l'exclus pas. Notons qu'aucune plainte n'a été déposée, ce qui laisse penser que tout le monde s'y retrouvait. Il est quand même avéré que les élus ont joué avec le prix de l'eau, notamment lors de campagnes électorales. L'ancien maire de Capesterre-Belle-Eau ne s'en est pas caché devant vous. Il doit son élection à son incitation à ne pas payer l'eau. Une telle attitude n'est pas responsable.
Au cours de nombreuses réunions, j'ai été ému par des personnes âgées malheureuses de ne pas être en mesure de payer leur eau. Les Guadeloupéens ne sont pas malhonnêtes. Seulement, ils ne reçoivent pas de factures ou du moins pas de factures crédibles. J'en ai vu d'un montant de 20 000 euros, émis avec trois ou quatre ans de retard. L'État a d'ailleurs, lui aussi, été soumis à ce genre de désagrément. Il n'était pas facile aux casernes de gendarmerie d'établir un budget annuel en l'absence de facture d'eau.
Signalons aussi une part importante de dettes sociales. Certains opérateurs ne versaient pas la contribution générale à la sécurité sociale (CGSS), ni d'ailleurs ce qu'ils devaient à l'office de l'eau, qui attend toujours de recouvrer une créance de 30 millions d'euros. Restent enfin les dettes bancaires, encore que celles-ci supposent, de la part de l'opérateur, des capacités d'investissement dont ne disposaient pas ceux dont il est ici question.