Intervention de Didier Roux

Réunion du vendredi 11 juin 2021 à 18h30
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Didier Roux, responsable du service santé et sécurité de l'environnement extérieur de l'agence régionale de santé de la Guadeloupe, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin :

L'ARS doit à la fois protéger la ressource et s'assurer de la qualité de l'eau distribuée. Nous procédons aux contrôles de 60 captages, 57 stations de traitement et 317 points de surveillance, selon les mêmes critères qu'en métropole, si ce n'est qu'une dérogation autorise la température des eaux en Guadeloupe et dans les îles du nord à dépasser 25 °C. Nous réalisons à peu près 1 600 prélèvements par an. Quant aux eaux conditionnées, elles font l'objet d'environ 200 prélèvements annuels.

L'eau en Guadeloupe présente la particularité de provenir de ressources à 75 % superficielles et à 25 % souterraines. La Basse-Terre, où les alizés déposent leur humidité, tient lieu de château d'eau. Chaque année, nous prélevons 80 millions de mètres cubes à usage d'eau potable, dont seuls 37 millions sont distribués en raison des fuites. Les besoins de la population sont estimés à 40 millions de mètres cubes.

La Basse-Terre, par l'intermédiaire d'un feeder, colonne vertébrale de notre système de distribution, assure l'approvisionnement en eau des îles du sud, les Saintes et la Désirade.

Quelques intrusions salines menacent les forages de la Grande-Terre, au sol plus calcaire et au climat plus sec, en raison d'une surconsommation. Quelques communes de la Côte-sous-le-vent disposent d'une alimentation autonome.

Les difficultés ne viennent pas tant des analyses bactériologiques que des usines de traitement vétustes, soumises à des aléas climatiques parfois violents, et fort sollicitées, du fait des 60 % de pertes sur le réseau. Il en résulte un problème de turbidité de l'eau, qui contraint à utiliser de l'aluminium à des fins de floculation, d'où le risque d'une forte concentration de cet élément, déjà très présent dans les sols volcaniques de la Basse-Terre.

Un autre problème vient des pesticides, du chlordécone, principalement, qui se retrouve dans les eaux, parfois sous forme dégradée, notamment à la Basse-Terre. Il a fallu, pour cette raison, fermer quelques captages dans les années 2000 et équiper des usines de traitement de filtres à charbon actif, d'une grande efficacité, encore qu'ils ne permettent pas de traiter des concentrations trop élevées.

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