Une collectivité territoriale, de même qu'une entreprise privée, a besoin, pour investir, de ressources supérieures à ses dépenses. En tant que comptable, je constate, en Guadeloupe, l'incapacité générale des collectivités et des structures de gestion de l'eau à s'autofinancer pour se rendre capables d'investir, ce que confirme d'ailleurs les rapports de la chambre régionale des comptes (CRC).
D'abord, les dépenses de fonctionnement relatives à la masse salariale, disproportionnée par rapport aux ressources, représentent plus de 75 % du budget de fonctionnement de presque toutes les structures de Guadeloupe. Sur les 32 communes du département, 29 ne disposent d'aucune capacité d'investissement.
En cas de ressources insuffisantes, il convient en principe de prendre des mesures pour que l'argent censé rentrer dans les caisses y arrive bel et bien, autrement dit, émettre des titres exécutoires et procéder au recouvrement des créances, à l'amiable ou par la force.
Or les structures qui gèrent l'eau, aussi bien le Syndicat intercommunal d'alimentation en eau et d'assainissement de la Guadeloupe (SIAEAG) que les communautés de communes disposant de régies autonomes, émettent très peu de titres permettant un recouvrement forcé efficace des créances.
Pour améliorer la situation de l'eau ou de quelque autre service en Guadeloupe, il faut augmenter les recettes et diminuer les dépenses de manière à dégager une marge d'investissement.