Si vous voulez me faire dire que l'on ne parle pas assez des Outre-mer à la télévision et à la radio et qu'à Paris on ne s'intéresse pas assez à nos territoires ultramarins, je suis le premier à le regretter. Qui parle de la situation électorale Outre-Mer dans les journaux télévisés de 20 heures aujourd'hui ? Qui parle des Outre-mer lorsqu'il s'y passe quelque chose de bien ? Si l'on parle de l'eau potable en Guadeloupe, c'est parce que la situation est devenue intolérable et que le président de la République et le Gouvernement ont décidé de faire de cette question un sujet majeur.
Dans une autre assemblée, on me reproche parfois de malmener la libre administration des collectivités territoriales et d'infantiliser les collègues élus locaux. À votre question directe, je réponds franchement : personne n'a proposé la recentralisation de cette compétence. Même votre groupe parlementaire, madame la présidente, dont je crois savoir qu'il voit quelques vertus au jacobinisme, ne va pas jusqu'à dire qu'il faut recentraliser la gestion de l'eau. Pour ma part, je fais plutôt confiance aux élus locaux. Le sujet de fond, c'est évidemment le désintérêt persistant et attristant pour ce qui se passe Outre-mer. Mais il faut savoir ce que l'on veut. Il existe un principe constitutionnel de subsidiarité dans l'organisation des compétences ; soit on fait, comme moi, confiance aux élus locaux, soit on ne leur fait pas confiance et en ce cas il faut recentraliser, mais rien ne sert de se payer de mots. Je n'ai aucun intérêt politique dans cette affaire, et rencontrer, sur place, des familles contraintes de subir les tours d'eau fait mal au cœur. C'est intolérable, et j'ai pour seul objectif que l'eau coule du robinet.