Intervention de Jacques Gillot

Réunion du mardi 22 juin 2021 à 14h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Jacques Gillot, ancien président du conseil général de la Guadeloupe, ancien sénateur :

Mon fils, ingénieur chimiste, diplômé de l'école nationale supérieure de chimie de Paris, a commencé à travailler à la Nantaise des eaux en 2009. Après son stage de fin d'études à la Générale des eaux en Guadeloupe, dont le directeur a estimé son comportement très intéressant, mon fils a envoyé des curriculum vitae à Veolia, Suez, et la Nantaise des eaux, entre autres et a eu la chance d'être embauché à la Nantaise des eaux, où il travaille toujours.

En 2010, il y a eu un petit problème. Mon fils l'a su lorsqu'il a été placé en garde à vue en 2012. Les dirigeants de la Nantaise des eaux l'avaient affecté à une entité à son insu. Je pense qu'une tentative a eu lieu de le manipuler, afin d'exercer des pressions sur lui. Il y a lieu de se demander pour quelle raison.

Je n'ai jamais rencontré le moindre dirigeant de la Nantaise des eaux et n'ai appris ce que je vous expose que du fait d'indiscrétions suite à l'enquête à laquelle mon fils a été mêlé. J'ai déjà été auditionné par le juge qui s'est occupé de l'affaire.

Aucune entreprise soumissionnaire n'a porté plainte contre la procédure d'attribution de marché à la Nantaise des eaux parce qu'elle se serait sentie lésée. Le directeur de la Générale des eaux, si j'en crois certaines indiscrétions, a même déclaré que tout s'était très bien passé.

Seul le procureur général de la République a déposé une plainte. J'ignore comment il a su que mon fils travaillait pour une entreprise avec laquelle j'avais peut-être un conflit d'intérêts. Nous avons tout fait dans les règles. Ne voulait-il pas annuler le marché conclu avec la Nantaise des eaux pour qu'il revienne à la Générale des eaux ?

Je n'en dirai pas plus, car l'instruction suit son cours. En tant qu'ancien parlementaire, je dois respecter le secret de l'instruction.

Lors de la mise en place de cette DSP, nous nous sommes efforcés de prendre une décision cohérente. Nous avons passé un marché avec une entreprise indépendante pour l'assistance à maîtrise d'ouvrage (AMO). Un ou deux mois avant le début de cette procédure, nous avons recruté, au conseil général, un nouveau directeur spécialisé pour mener à bien ces dossiers, à la différence d'autres gestionnaires de l'eau n'ayant jamais mis en place de ressources humaines pour contrôler les entreprises délégataires de service public.

Pour éviter tout conflit, je me suis complètement écarté de ce dossier en déléguant mon pouvoir à mon premier vice-président. Je n'ai jamais pris part à l'attribution du marché. Selon les textes, je ne devais même pas intervenir dans le règlement du délégataire.

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