Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, madame la présidente de la commission du développement durable, monsieur le président de la commission des affaires économiques, monsieur le rapporteur, madame la rapporteure pour avis, chers collègues, le réchauffement climatique et ses conséquences dramatiques ne sont plus à prouver. Les très nombreuses catastrophes naturelles à travers le monde, dont nous sommes les témoins au quotidien, et les multiples effets du changement climatiques, y compris sur notre territoire, montrent à quel point nous sommes vulnérables, non seulement face à la puissance des changements mais surtout par notre propre incapacité actuelle à réagir.
La France s'est fortement engagée sur la scène internationale afin de porter enfin un engagement mondial sur le changement climatique. Il y a deux semaines, à Bonn, alors que je participais à la COP23, je n'ai pu que constater tous les efforts mis en oeuvre par notre pays pour négocier et amener ses partenaires à s'engager. La France ne représente qu'une part des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Notre engagement ne vaut que s'il est collectif. La transition énergétique et écologique ne peut fonctionner sans l'engagement de tous les pays. Mais les impulsions que nous donnons sont des signaux forts que nous envoyons à nos partenaires et ont un effet d'entraînement.
Les objectifs climatiques internationaux existent. Ils sont clairs : nous devons impérativement contenir la hausse de la température planétaire nettement en dessous de 2 degrés. L'ONU – l'Organisation des nations unies – explique pourtant que les engagements pris par les pays signataires de l'accord de Paris, s'ils sont tenus, ne permettront de réaliser qu'environ un tiers du chemin ; reste encore à trouver comment réaliser les deux autres tiers. Compte tenu des engagements actuels, nous serons très largement en deçà de nos objectifs. Il faut donc passer de la parole aux actes, des objectifs à la mise en oeuvre concrète. Surtout, nous devons rendre la mise en oeuvre de l'accord de Paris irréversible. C'est là où le bât blesse, et où, sans surprise, les oppositions se font les plus pressantes.
Ce projet de loi est une première brique dans la mise en oeuvre du plan climat que vous avez présenté, monsieur le ministre d'État. Je suis fière que la France soit sur le point de devenir le premier pays à interdire la recherche et l'exploitation des hydrocarbures sur son territoire. Pour limiter le réchauffement climatique, nous le savons tous, il faut renoncer à l'exploitation de 80 % des ressources en hydrocarbures, donc les laisser dans le sous-sol. Nous ne pouvons plus attendre ; nous ne pouvons plus repousser ; nous ne pouvons plus accorder des exceptions et des dérogations.
Certains, notamment dans cette assemblée, où ils doivent se sentir un peu seuls, devront accepter d'abandonner des considérations de court terme et s'interroger sur l'avenir qu'ils souhaitent donner à leurs enfants et leurs petits-enfants.