Intervention de Didier Paris

Réunion du lundi 13 septembre 2021 à 9h45
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Paris, rapporteur :

Les faits se sont déroulés le 4 avril et le premier tour de l'élection présidentielle le 23 avril. J'ignore si ce rapprochement présente un intérêt, mais puisque vous le faites, nous le notons. Traoré a été mis en examen le 10 juillet, mais il faudra attendre le 27 février 2018 pour une mise en examen complémentaire du fait de la reconnaissance du crime antisémite. In fine, la justice reconnaît le caractère antisémite du crime.

Vous considérez que ce caractère antisémite a été masqué en raison du contexte électoral. Pour autant, Traoré n'est mis en examen que le 10 juillet. Comment, selon vous, la justice aurait-elle pu prêter la main à une forme d'opération de banalisation dans ce contexte politique particulier, au point de prévoir la mise en examen trois mois et demi après les faits ? Cela paraît difficile à concevoir.

Par ailleurs, l'irresponsabilité est au cœur d'une partie du débat. Un texte de loi est en cours de rédaction. Il traite la question non pas de l'irresponsabilité en tant que telle, mais de l'origine de l'irresponsabilité liée à la prise de produits stupéfiants, puisque la loi actuelle n'en tient pas compte. Vos explications laissent à penser que la parole des experts a été prépondérante sur la manifestation de la vérité. Qu'en est-il selon vous ?

La question de l'intervention de la police se pose. Les policiers arrivent très rapidement après avoir été avertis, mais ils n'interviennent que beaucoup plus tard. Vous affirmez qu'ils disposaient de moyens d'intervention. Cela pourra faire l'objet d'une discussion, car ce n'est pas aussi certain. Selon vous, pour quelle raison les policiers ne sont-ils pas intervenus ? La situation ne présentait apparemment pas de danger particulier. Ils entendaient simplement quelqu'un dire des sourates du Coran. Ils n'ont aucune conscience, à leur arrivée, des faits qui se dérouleront par la suite. Selon l'enquête, ils constateront que Mme Halimi a été défenestrée uniquement lorsqu'ils redescendront dans la cour. Qu'est-ce qui pourrait justifier que les policiers aient autant tardé ? Le contexte familial des Diarra est-il en cause ? L'ignorance du fait que la victime potentielle soit juive est-elle en cause ? Comment interprétez-vous ces constats ?

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