Je ne pense pas qu'il y serait parvenu. En revanche, il aurait peut-être pu passer par la façade, mais je ne connais pas suffisamment la configuration des lieux. Il semble que la solution choisie ait été la plus simple et la plus évidente afin de surprendre sa victime.
S'agissant de la préméditation, le rapport d'expertise du Docteur Zagury a été l'élément majeur sur lequel a été basé le refus de reconnaître la préméditation. Ce dernier a affirmé que lorsque Troaré avait découvert une Torah et des bougeoirs dans l'appartement dans lequel il avait pénétré, il avait alors compris qu'il se trouvait chez une juive, ce qui l'avait rendu fou. Cette assertion a été acceptée pour irréfutable à tous les degrés de la juridiction qui ont considéré qu'il s'agissait de la vérité vraie. Si le Docteur Zagury avait davantage approfondi son analyse afin d'identifier les motivations de cet homme, il aurait compris qu'il n'était pas entré par hasard dans cet appartement, mais qu'il y était allé précisément parce qu'il voulait atteindre Mme Halimi. L'affaire se serait peut-être alors déroulée différemment et aurait connu une autre issue. Traoré aurait peut-être été jugé devant une cour d'assises. Néanmoins, on a simplement voulu nous faire admettre un choix fortuit de la victime. Or il est évident que, dans une telle hypothèse, la victime aurait dû être M. Diarra, sa femme ou ses enfants. La préméditation étant manifeste, l'assassinat est manifeste. Mon plus grand regret dans cette affaire réside dans le fait qu'aucune mise en examen n'ait été prononcée sous le chef d'assassinat et qu'on ait considéré qu'il s'agissait d'un homicide volontaire, donc d'un meurtre, perpétré un peu au hasard.