Je crois que Traoré a fait son coming out et qu'il a modifié son nom sur Facebook. Si tel est le cas, c'est grave, car cela confirmerait que nous sommes passés à côté de la vérité.
S'agissant de ses antécédents psychiatriques, j'ai été récemment approché par un professeur en psychiatrie, le professeur Samuel Lepastier, chef de service de psychiatrie à la Salpêtrière. Il s'est intéressé à cette affaire au vu des articles parus dans la presse et il a travaillé sur son volet psychiatrique. Je pense qu'il serait très intéressant que vous puissiez l'entendre en tant qu'expert psychiatre totalement étranger à l'affaire. Il a une vision extrêmement claire de la réalité sur le plan psychiatrique, domaine qui ne relève pas de mes compétences.
Quoi qu'il en soit, Traoré n'a pas d'antécédents de schizophrénie et il ne souffre actuellement d'aucune maladie de ce type. Dès lors, bien qu'il soit hospitalisé, il n'est pas soigné puisqu'il n'est pas malade. D'ailleurs, ce constat interroge, mais je suppose que les psychiatres que vous auditionnerez seront à même de vous éclairer utilement.
Toutefois, Traoré est indéniablement un psychopathe, comme le sont tous les meurtriers. Dans son enfance, il a été placé et s'est montré très turbulent. Il a été renvoyé de plusieurs internats. Il est probable que l'aide sociale à l'enfance dispose d'un dossier relatif à son état mental de l'époque. Or personne n'a eu la curiosité d'investiguer dans cette direction. Traore a été condamné à vingt-quatre reprises, je crois, pour des faits très graves, notamment pour avoir brûlé une des victimes de ses vols. Il a séquestré une voisine vivant au rez-de-chaussée de son immeuble et c'est Mme Halimi qui a secouru cette malheureuse femme d'origine vietnamienne. Pour autant, aucune expertise psychiatrique n'a jamais été ordonnée. Personne n'a considéré qu'il pouvait être atteint d'une pathologie mentale.