Il existe un précédent judiciaire, à savoir l'affaire Ilan Halimi. Le parquet n'avait pas ouvert le crime avec la circonstance aggravante et, à l'époque, le juge d'instruction a eu le courage de retenir la circonstance aggravante d'antisémitisme. De nombreuses années nous séparent du meurtre d'Ilan Halimi et, en France, aujourd'hui, hélas, la réalité de l'antisémitisme ne peut pas être ignorée, un antisémitisme douloureux qui tue. Cette circonstance aggravante est connue dans la magistrature et dans l'opinion publique. Dès lors, le parquet aurait dû la reconnaître. À l'époque, j'avais évoqué un déni d'action publique, non pas un déni de justice, mais un déni de l'action publique. Le procureur détient l'action publique et il lui appartient de la diligenter, mais il est exact que le juge d'instruction aurait pu et aurait dû s'en emparer. Il relève également de son devoir de traiter un dossier dans toutes les dimensions.