Au-delà de l'affaire Halimi, les exigences de justice me tiennent à cœur et sont à l'origine du choix de devenir avocat. J'estime que la justice doit voir ce qu'il faut voir dans un dossier et rester « connectée » à la vérité. La vérité consiste à décrire les situations telles qu'elles sont, à faire preuve d'une lucidité judiciaire fondamentale. C'est un véritable combat dans tous les dossiers.
Par ailleurs, vous envisagez la possibilité que les experts se soient conformés à une hypothèse judiciaire. Cela signifierait qu'aucune dichotomie n'est possible entre la position des experts et celle du juge. Si tel était le cas, si les experts avaient rendu leur expertise parce que Traoré n'était pas mis en examen sur la circonstance aggravante de préméditation, c'est-à-dire d'assassinat, il conviendrait alors de s'interroger quant à la pertinence des expertises. Un expert peut envisager la préméditation bien que le juge ne l'ait pas encore retenue. Il est censé exercer son expertise sur l'état mental d'un individu sans se préoccuper de la procédure.