Vos explications ne nous simplifient pas la tâche parce que vous faites un vaste détour par des données culturelles complexes à appréhender par une commission d'enquête, bien qu'elle ne refuse pas a priori de les aborder.
Les faits se sont déroulés le 4 avril. Traoré a été mis en examen initialement, hors antisémitisme, le 10 juillet, soit plus de trois mois après les faits. Le 20 septembre, le procureur de la République produit un réquisitoire supplétif intégrant l'antisémitisme comme circonstance aggravante. La mise en examen complémentaire intervient le 27 février 2018.
Vos propos sont empreints d'une certaine gravité. En effet, vous dites en substance vous interroger quant à l'appartenance culturelle de la juge d'instruction qui pourrait, à son corps défendant ou non, avoir agi sur un fond d'antisémitisme.
La justice a finalement reconnu l'antisémitisme. Considérez-vous l'antisémitisme comme une explication ou comme l'origine d'une forme d'inaction transitoire de la police, qui peut également s'expliquer notamment par la crainte d'avoir affaire à un attentat terroriste ? D'autres éléments de l'enquête relatifs au comportement des services de police vous conduisent-ils à cette conclusion culturelle ?
S'agissant des autorités judiciaires, vous avez décrit une chaîne progressive, le procureur ayant lui-même attendu avant de constater le caractère antisémite des faits criminels reprochés à Traoré.
L'expertise peut difficilement être connotée d'antisémitisme. Néanmoins, le déroulement des faits n'amène-t-il pas à écarter les raisons pour lesquelles Traoré a commis son crime au profit de sa folie qui obère les autres analyses ? Cette question est réellement complexe.