Intervention de Muriel Ouaknine Melki

Réunion du mercredi 29 septembre 2021 à 16h05
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Muriel Ouaknine Melki, avocate au barreau de Paris :

Je tiens d'abord à affirmer mon entière confiance en l'institution judiciaire à laquelle j'ai la chance d'appartenir depuis près de 25 ans, ainsi que ma confiance et ma reconnaissance envers nos forces de police. Toutefois, nous représentons ce jour M. William Attal, le frère de Sarah Halimi, et vos travaux constituent pour lui une ultime chance de recueillir un élément nouveau qui permettrait la réouverture de ce dossier. En tant qu'acteurs judiciaires de ce dossier, il s'agit également pour nous de porter à la connaissance de votre commission les erreurs, les échecs les manquements et les choix auxquels nous nous sommes heurtés depuis quatre années, d'abord pour mieux comprendre les raisons de ce que nous considérons comme un naufrage judiciaire, ensuite pour envisager des améliorations possibles, enfin et surtout pour restaurer la confiance en nos institutions.

Je commencerai par présenter les dysfonctionnements de l'enquête de police que nous avons constatés. Tout au long de ces quatre années d'instruction, jusqu'à aujourd'hui encore, nous nous sommes demandé si les forces de police avaient reçu un ordre d'intervenir ou de ne pas intervenir. Malheureusement, nous ne disposons pas de toutes les réponses.

Comme votre commission le sait, un premier appel téléphonique a été passé à 4 heures 22 par la fille de la famille Diarra. À 4 heures 25, la BAC 11 arrive sur place. Par chance, elle était présente aux abords de cette rue. La délinquance étant importante dans le quartier où Sarah Halimi vivait. Un véhicule de police y patrouillait. À 4 heures 40, la BAC nuit est appelée. Elle intervient à 4 heures 48. À 5 heures 10, une colonne d'assaut est formée. À 5 heures 30, l'intervention est enfin lancée.

La première question qui se pose est de savoir pourquoi la communication entre les forces de police et la fille Diarra a été interrompue. Comment, dans le cadre d'une prise d'otage et d'une séquestration, les forces de police ont-elles pu juger utile de rompre le lien direct dont elles disposaient avec l'une des personnes séquestrées ? Nous n'avons pas le début d'une explication à vous fournir à cet égard.

La deuxième question est de savoir ce qui se passe au moment où les forces de police montent à l'appartement de la famille Diarra. D'après le dossier, le père Diarra aurait jeté un trousseau de clés par la fenêtre.

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