Intervention de Muriel Ouaknine Melki

Réunion du mercredi 29 septembre 2021 à 16h05
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Muriel Ouaknine Melki, avocate au barreau de Paris :

Ce point a été développé par Me Buchinger, dont je partage totalement l'analyse. Kobili Traoré n'est pas arrivé dans l'appartement de Sarah Halimi par hasard. Elle était connue de tout l'immeuble, y compris de Kobili Traoré (qui y habitait depuis son plus jeune âge), comme la personne juive ultraorthodoxe de cet immeuble où elle résidait elle-même depuis une vingtaine d'années. Sarah Halimi portait la perruque et des jupes longues. Ses enfants et petits-enfants portaient des kippot, ainsi que des vêtements à franges. Ils avaient été victimes d'injures à caractère antisémite de la part de membres de la famille Traoré. Il est donc certain que Kobili Traoré savait que Sarah Halimi était juive.

Il arrive dans l'appartement de Sarah Halimi par le balcon. Or, comme le dossier en fait état constamment, Kobili Traoré a l'habitude de passer d'un balcon à un autre pour échapper à ses multiples interpellations. Son casier judiciaire est « à rallonge », et il joue depuis des années « au chat et à la souris » avec les forces de police locales. Lorsqu'il arrive sur le balcon de Sarah Halimi, il sait donc exactement où il va. Il y arrive à 4 heures du matin. L'un des enquêteurs de police précise qu'il fait alors nuit noire, et que le balcon de Sarah Halimi n'était pas éclairé. Par conséquent, Kobili Traoré ne peut pas voir si la porte-fenêtre est ou non ouverte. Il s'y rend en sachant où il va, et il entre dans l'appartement de Sarah Halimi.

Or, l'expert Daniel Zagury mentionnera dans son rapport d'expertise que Kobili Traoré aurait vu un chandelier et une Torah dans cet appartement en y entrant. Nous nous sommes rendus dans cet appartement avec Oudy : il s'y trouvait deux bougeoirs, qui ne sont pas une Menorah. Aucune Torah n'y était évidemment présente, les Torahs n'étant généralement conservées que dans les synagogues. On trouvait seulement au domicile de Sarah Halimi des livres de prières, mais qu'il était impossible d'identifier en tant que tels en pleine nuit. Pourtant, la juge d'instruction retiendra ces éléments du rapport de Daniel Zagury.

D'autres éléments attestent du caractère antisémite de ce crime.

Nous disposons de la traduction des sourates récitées par Kobili Traoré avant et après son acte. Elles appellent à tuer des Juifs, les comparant à des porcs et à des singes. Tout cela a été mentionné et plaidé auprès du juge d'instruction.

Enfin, Kobili Traoré appelle Sarah Halimi « la Sheitan », ce qui signifie « le diable », parce que, pour lui, Sarah Halimi, en tant que juive, est un diable.

Ces éléments signent selon nous un assassinat en lien direct avec l'Islam radical. Tous les actes commis depuis plusieurs années maintenant au nom de l'Islam radical comportent les mêmes stigmates.

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