Intervention de Oudy Ch. Bloch

Réunion du mercredi 29 septembre 2021 à 16h05
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Oudy Ch. Bloch, avocat au barreau de Paris et au barreau de New-York :

De très nombreux actes d'enquête n'ont pas été effectués dans le cadre de cette instruction.

Le téléphone de Kobili Traoré n'a fait l'objet d'aucune expertise technique, alors que nous savons par les procès-verbaux des messages radio de la police que sa mère, et peut-être sa sœur, avaient été en contact avec lui.

Aucune question n'a jamais été posée à ce sujet à la mère de Kobili Traoré, ni à sa sœur. Nous ne savons donc pas ce qu'ils se sont dit, alors que cela aurait pu nous renseigner sur l'état de conscience de Kobili Traoré lorsqu'il leur a parlé, et sur l'abolition de son discernement, qui a été retenue par certains experts, puis par les juges d'instruction et la chambre de l'instruction.

Aucune enquête n'a été menée sur la mosquée Omar, dont les orientations salafistes sont pourtant largement décrites par la presse. La mère de Kobili Traoré a précisé qu'il s'y rendait en djellaba, ce qui marque peut-être l'orientation de sa pratique de l'Islam. Aucune enquête n'a été menée sur le prétendu « exorcisme » qui y a eu lieu ni sur les fidèles qu'il y fréquentait.

Aucune enquête n'a été menée concernant le frère aîné de Kobili Traoré, dont on sait (parce que la famille Traoré l'a dit) qu'il est parti au Mali, mais sans qu'on sache dans quelles circonstances, ni ce qu'il est advenu de lui. Or, en s'acharnant sur Sarah Halimi, Kobili Traoré dit à plusieurs reprises : « c'est pour venger mon frère ». S'agit-il de son petit frère, qui est décédé d'une maladie, ou du grand frère ? Lorsque nous avons évoqué avec Mme la juge d'instruction la possibilité que ce dernier ait rejoint le djihad dans la zone sahélo-saharienne du Mali, elle a indiqué à notre grand étonnement qu'elle refuserait d'enquêter en ce sens.

Aucune investigation n'a été menée non plus sur la négociation entre la police et Kobili Traoré, ni sur sa page Facebook, dont on sait qu'une partie a été effacée par sa sœur. Le dossier ne mentionne pourtant aucune commission rogatoire à Facebook pour connaître les contenus effacés.

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