Nous savons que Sarah Halimi était une femme très discrète. Elle ne dérangeait personne, vivait dans son appartement et recevait parfois sa famille, le vendredi pour le Shabbat.
Ses amis, qui n'ont pas été auditionnés par la juge d'instruction, nous ont décrit les échanges qu'elle avait eus avec Kobili Traoré et l'ensemble de sa famille comme tendus. Elle le redoutait, elle en avait peur en permanence. Lorsque Sarah Halimi croisait la famille Traoré, elle « rasait les murs ». Ses filles se plaignaient d'avoir été victimes d'injures à caractère antisémite par les membres de cette famille. Dans les semaines qui précédaient son assassinat, d'après des témoignages sur lesquels nous travaillons actuellement, Sarah Halimi semble avoir eu particulièrement peur. Elle s'enfermait chez elle quand elle rentrait le soir, et veillait à sécuriser tous les accès à son appartement. C'est pourquoi nous avons de grands doutes quant au fait que la porte-fenêtre était ouverte.