Je serais ravi d'entendre les arguments en faveur d'une reconstitution. Lorsque M. Traoré décide de franchir le balcon, il sait qu'il se rend chez Mme Halimi et a choisi sa cible.
J'ai eu le triste privilège d'être l'avocat de la famille d'Ilan Halimi. Il existe chez certains, notamment parmi la magistrature, une réticence à reconnaître l'antisémitisme quand ce dernier n'est pas l'œuvre de l'extrême droite. Lorsque l'antisémitisme est le fait de populations qui, à leurs yeux, sont elles-mêmes victimes de racisme, ces personnes peinent à l'admettre. J'ai rencontré cette réticence dans un certain nombre d'affaires, y compris celle-ci. Un vrai problème existe concernant l'appréhension de l'antisémitisme venant d'une certaine culture antisémite de certaines banlieues. Je ne stigmatise pas toute la banlieue. J'avais évoqué ce sujet au moment de l'affaire dite Ilan Halimi, ce qui m'avait été reproché. Malheureusement, les faits m'ont donné raison.
Cette affaire pose le problème de l'utilisation de la psychiatrie dans le processus judiciaire.
Tout d'abord, la magistrate instructrice n'a pas attendu une demande de contre-expertise pour décider de l'ordonner elle-même. Nous aurions pu nous attendre à ce que l'avocat du mis en examen formule cette demande. Or c'est en réalité la juge d'instruction qui a spontanément ordonné cette contre-expertise.