Intervention de Francis Szpiner

Réunion du mardi 19 octobre 2021 à 17h05
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Francis Szpiner :

Le parquet a demandé la requalification cinq mois après la mise en examen. Notons l'existence d'autres péripéties. Au moment du règlement du dossier, le juge d'instruction n'était pas favorable à retenir l'antisémitisme, contrairement au parquet qui l'a retenu. Finalement, la chambre de l'instruction a retenu l'antisémitisme, ce qui a constitué le lot de consolation accordé à la famille.

La question que vous posez est beaucoup plus grave et intéressante. Je suis avocat depuis 46 ans. J'ai été membre de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), avocat de l'association La voix de l'enfant ainsi que membre et vice-président de la commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH). Je suis contre le communautarisme. Je pense que l'individu est dans sa dignité totale. Qu'il existe une infraction spécifique pour telle ou telle catégorie m'apparaît une dérive dangereuse, qui ne changerait d'ailleurs rien au niveau des peines. Nous risquons que chacun se replie sur son pré carré.

L'antisémitisme est une circonstance aggravante car le choix de la victime dépasse le simple racisme. Ce sujet concerne une tradition et une histoire que je n'évoquerai pas ici.

La force d'un État de droit est de ne jamais céder ses principes face à l'ennemi ou face au crime. Notre force est toujours de garder nos valeurs. Je ne suis donc pas en faveur de la présomption de culpabilité et l'inversion de la charge de la preuve.

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