Je souhaiterais avoir une pensée pour Mireille Knoll et ses fils, Daniel et Alain, puisque s'ouvre aujourd'hui le procès des deux assassins qui l'ont poignardée et brûlée, parce que Juive, à Paris, à quelques centaines de mètres de la rue de Vaucouleurs où habitait Sarah Halimi. Mme Knoll a échappé à la rafle du Vél' d'Hiv', son mari à l'enfer d'Auschwitz, mais Mireille Knoll a hélas succombé à la barbarie islamiste, en 2018, comme Sarah Halimi, elle aussi massacrée et défenestrée.
Ces deux victimes ont eu un triste destin, tuées par leur voisin parce qu'elles étaient juives. La famille Knoll aura un procès et pourra peut-être faire son deuil. La famille Halimi ne verra sans doute jamais, hélas, l'assassin devant une cour d'assises de la République et je ne sais pas si elle pourra faire son deuil.
Pour cette raison, nous avons tous décidé de nous investir dans cette commission d'enquête. La semaine dernière, nous avons entendu la famille Diarra, après la famille Attal. Les deux auditions ont eu lieu à huis clos, ce que je regrette.
M. Sammy Ghozlan, vous êtes commissaire de police à la retraite. Vous êtes un spécialiste des banlieues criminogènes et de la police de proximité. En 1982, vous avez été mobilisé pour aider les enquêteurs dans l'affaire de l'attentat de la rue des Rosiers. Vous êtes chevalier de la Légion d'honneur. Au début des années 2000, alors que les biens et les personnes de la communauté juive de France sont la cible de violences répétées, agressions physiques, incendies de synagogues ou d'écoles juives, vous avez fondé le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) pour accompagner les victimes, notamment dans leurs démarches judiciaires.
Le travail du BNVCA permet entre autres de recenser tous les actes antisémites et d'aider les pouvoirs publics à en évaluer le niveau en France.
Vous vous trouvez actuellement en Israël, c'est pourquoi l'audition se déroule par visioconférence et est retransmise par la plateforme de l'Assemblée nationale.
L'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je vous invite donc à lever la main droite et à dire : « Je le jure ».