Quand je suis arrivé, elle avait déjà été défenestrée. Quand j'ai été avisé, les collègues étaient déjà sur place. J'ai été appelé parce que la situation était bloquée et qu'il convenait de mettre en place une colonne d'effraction pour entrer dans les lieux. Aux horaires auxquels se déroulent les faits, cette colonne relève de la BAC 75 de nuit. En tant que chef du service de nuit d'agglomération par intérim, il s'agit de mes effectifs. C'est pourquoi je me suis transporté de la Seine-Saint-Denis à Paris 11ème arrondissement. Le délai de transport a duré dix minutes à un quart d'heure. Je ne pourrais pas vous indiquer plus précisément le temps que cela m'a pris pour arriver.
À mon arrivée, il y avait deux situations d'urgence : la dame défenestrée, dont nous ne savions pas qu'il s'agissait de Mme Halimi (au départ certains évoquaient une dame asiatique), malheureusement blessée très gravement et inconsciente, prise en charge par les pompiers et le Samu, et l'appartement de la famille dans lequel l'individu s'était introduit. Je me suis consacré à ce second cas. L'individu était présenté comme très agité et proférant des propos menaçants. Au fur et à mesure des informations reçues, j'ai fini par comprendre que le même homme était responsable des deux situations, et qu'il était passé de balcon en balcon. L'appartement de l'homme donnait également sur la façade, et il avait pu réaliser ce passage de balcon en balcon.
À ce moment, sachant que Mme Halimi était soignée par les services d'urgence, ma principale préoccupation a été de m'occuper de la famille. J'ai en effet craint que l'individu ne commette de nouveaux actes contre la famille, qu'il réussisse à entrer dans la pièce dans laquelle ses membres étaient réfugiés et qu'il ne les défenestre à leur tour. Ces personnes disposaient de leur téléphone et avaient pu appeler le 17. D'après les collègues présents derrière la porte, la famille ne faisait pas état de nouveaux cris. Ces personnes ne semblaient pas paniquées. La situation semblait figée. C'est pourquoi l'idée qui a prévalu a consisté à mettre en place un lot de sauvetage sous les fenêtres de cette famille, puis à entrer dans les lieux pour interpeller l'homme. C'est ce qui a été fait. Les pompiers étaient déjà sur place avec leur autorité. Ils ont installé le lot de sauvetage en quelques minutes, avec les coussins gonflables. Dès que ceci a été fait, l'intervention a eu lieu. Les policiers sont entrés très rapidement et ont maîtrisé le monsieur.