Intervention de N

Réunion du mercredi 3 novembre 2021 à 16h40
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

N :

Je ne vois pas de contradiction entre l'action des policiers ce soir-là, et cette fameuse doctrine. Les policiers n'avaient pas l'information que l'agression de Mme Halimi était en cours, alors qu'ils se trouvaient à proximité. Dès qu'ils ont été avisés de ce qui était arrivé, les soins sont arrivés très rapidement. C'est pourquoi les policiers se sont concentrés sur la situation en cours, c'est-à-dire celle de la famille Diarra. Là, ils ont appliqué la doctrine. Quand j'arrive sur place, on me demande si je souhaite l'intervention de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), qui est une unité de troisième niveau, comme le Raid. Le soir des faits, les unités sous mon commandement étaient celles de deuxième niveau, à l'instar de la BAC. La salle radio avait indiqué aux collègues de la BAC d'intervenir sans attendre, en cas de nécessité : c'est typiquement la nouvelle doctrine.

Quand on me demande si je souhaite l'intervention de la BRI, je réponds par la négative parce que l'individu n'est pas fiché S, ne porte pas d'arme feu. Nous ne sommes pas dans un contexte dans lequel nous ne pouvons pas intervenir. Je considère donc que nous pouvons y aller. C'est ce que nous avons fait. Nous n'avons perdu aucune seconde sur cette intervention. Par conséquent, nous avons appliqué la doctrine. J'insiste sur le fait que selon moi, le danger principal menaçant la famille Diarra était une défenestration. L'individu n'avait pas d'arme à feu mais avait déjà prouvé qu'il était capable de défenestrer une personne. Ma principale crainte était qu'il ne parvienne à pénétrer dans la pièce où était réfugiée la famille, et qu'il ne recommence avec elle. Il convenait donc de mettre en place un lot de sauvetage, dans l'hypothèse où notre intervention déclencherait une attaque contre la famille. Dans ce cas, les gens pourraient tomber sur un coussin gonflable. Dès que l'installation de ce coussin a été effectuée, la police est immédiatement entrée.

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