Merci pour ces précisions. À vous entendre, il y a une séparation entre les deux affaires, c'est-à-dire celle de la séquestration qui n'en était pas une, puisque les Diarra nous ont expliqué qu'ils lui avaient ouvert parce qu'ils le connaissaient. Ils pensaient que Traoré était pourchassé. Puis les Diarra se sont réfugiés dans une chambre car il était très agité. En réalité pendant quinze minutes, les témoins appellent et parlent d'une malheureuse qui se fait massacrer. Ces personnes, que nous allons auditionner, parlent de cris de chien et de chat qui baissent au fur et à mesure, de hurlements. Les témoins appellent la police, comme le réflexe de tout citoyen en situation de crise. Heureusement que dans de telles situations nous pouvons compter sur notre police, que nous aimons et respectons. Accessoirement, je précise que je vis avec notre police depuis des années. Ne pensez-vous pas qu'une mauvaise appréciation a pu se produire, consistant à ne pas comprendre qu'à la même adresse, à la même heure d'une même nuit, un lien pouvait être établi entre une famille censée être séquestrée et une femme agressée ?
Le massacre de cette malheureuse dure quinze minutes. Les fonctionnaires de police présents dans la cour ne peuvent pas ne pas entendre. Certes, il est très compliqué d'intervenir sans autorisation de la hiérarchie. D'ailleurs à ce propos, qu'est-ce qui s'est dit au sein du commandement pendant ces quinze minutes ? Peut-être me direz-vous qu'il ne s'est rien dit parce que vous ne saviez pas, en raison de votre concentration unique sur la pseudo-séquestration des Diarra. En fait, si seule la séquestration de cette famille avait eu lieu, aucune commission d'enquête n'aurait été constituée. Nous ne serions pas devant vous aujourd'hui. Aucun dysfonctionnement ni décès ne se seraient produit. Il s'avère qu'une Française a été massacrée et tuée en plein Paris, parce que juive. Nous essayons de comprendre pourquoi. Y a-t-il eu un dysfonctionnement ? Pourrons-nous éviter la reproduction d'une telle situation pour tout citoyen et citoyenne dans le futur, quelles que soient ses origines ? Tel est notre unique objectif.
Nous souhaiterions aussi savoir si, à votre avis, il serait nécessaire de faire évoluer la doctrine, par exemple pour que les ordres soient passés plus rapidement ? À l'inverse, pensez-vous que toutes les procédures et doctrines existantes sont satisfaisantes ?