Des violences conjugales aperçues de l'autre côté de la rue ou une bagarre impliquant un monsieur qui s'en prend à une dame, se produisent quasiment chaque nuit. Notre sujet est de savoir si nous pouvons nous y rendre, et quelle en est l'adresse. En l'espèce, la situation qui a donné lieu à l'intervention de mes collègues et à la mienne, est celle de la séquestration de la famille Diarra. Il est aisé de la banaliser après coup. Il y a cet homme qui tient des propos incohérents en arabe dans l'appartement d'une famille, elle-même réfugiée dans une chambre avec son enfant de dix ans. En arrivant, je suis avisé que cet homme a déjà défenestré quelqu'un. Par conséquent selon moi, la situation d'urgence est de mettre en place l'intervention chez les Diarra. Dans l'intervalle, tous les secours avaient pris en charge Mme Halimi. J'espère qu'il ne subsiste plus le moindre doute à ce sujet. Je peux vous dire que les policiers, de la position où ils se trouvaient, n'ont pas vu l'agression de M. Traoré sur Mme Halimi qui se déroulait sur le balcon, Si tel avait été le cas, nous aurions parfaitement pu monter deux colonnes, en laisser une chez les Diarra et foncer rapidement chez Mme Halimi. Nous n'aurions pas attendu une seule seconde. Or cette information est apparue beaucoup plus tard.