Je vais réitérer mon propos qui n'a peut-être pas été assez clair. Ils avaient l'autorisation d'intervenir en cas de nécessité, qui leur avait été passée sur les ondes. Les policiers sont derrière la porte et apprécient la situation seconde par seconde. Or parfois, l'extrême vitesse peut entraîner des conséquences catastrophiques, à l'instar de l'affaire de Dugny que j'évoquais précédemment. L'individu voit les policiers entrer, il jette la femme par la fenêtre et elle meurt. Elle avait dix-sept ans. Par conséquent, les policiers prennent ce risque en compte. N'écoutant que leur courage et n'évaluant pas assez bien les risques de leur intervention, ils pourraient aussi créer un suraccident. Nous laissons les coudées franches aux policiers, qui disposent d'une grande autonomie dans nombre de situations. Je peux ne pas être appelé pendant des nuits entières, parce que des centaines de policiers font leur devoir sans faire remonter le flagrant délit à la hiérarchie. Que ce soient des coups de couteaux ou des règlements de comptes à la kalachnikov, les policiers interviennent sans attendre ma permission.
Dans cette affaire, les policiers ont évalué la situation. Il ne s'agit pas d'une histoire de clés. Dans l'affaire de Dugny, les policiers avaient aussi la clé. Ils ont ouvert et le monsieur a jeté la dame par la fenêtre. Ce cas est très connu chez nous, et nous souhaitons éviter qu'il ne se reproduise. En revanche en cas d'appels au secours concomitants, qui sont la preuve que la situation a évolué en aggravation, les policiers agiront dans tous les cas. Dans l'affaire Diarra, les policiers ont estimé avoir le temps de monter une opération en ayant fait baisser le niveau de risque au plus bas pour tout le monde.