Vous avez compris que cette commission d'enquête est délicate, car la violence est à la fois dans les faits et dans la non-reconnaissance ou la reconnaissance tardive du caractère antisémite de ce meurtre. Nous abordons cette question avec beaucoup d'empathie. Nous ne procédons pas à une nouvelle enquête. Il est difficile de trouver des éléments pour lutter contre l'antisémitisme en France. D'autres questions nous sont posées telles que celles de la préméditation et de la responsabilité, qui n'ont pas été reconnues.
Nous disposons d'ores et déjà d'un arsenal complet d'aggravations des faits. Dans certains pays, notamment anglo-saxons, il existe une présomption d'antisémitisme.
Par ailleurs, il semblerait qu'un individu puisse être considéré comme irresponsable bien que son acte soit antisémite. Cette question difficile à aborder semble réglée au plan psychiatrique.
Vous avez rencontré François Molins trois jours après les faits. Je peux admettre qu'à ce moment-là, l'interrogation demeurait quant au caractère antisémite du crime. Avez-vous eu d'autres contacts avec lui ? Avez-vous essayé d'entretenir des liens avec le monde judiciaire ?