Intervention de Thomas Bidnic

Réunion du mardi 23 novembre 2021 à 17h10
Commission d'enquête chargée de rechercher d'éventuels dysfonctionnements de la justice et de la police dans l'affaire dite sarah halimi et de formuler des propositions pour éviter le cas échéant leur renouvellement

Thomas Bidnic, avocat de la défense :

J'ai été contacté par l'entourage de M. Kobili Traoré. Il m'a désigné à la demande de son entourage. Mon associé l'a rencontré pour la première fois à Villejuif. Il portait une camisole de force et était surveillé par deux infirmiers. Notre premier échange a eu lieu derrière une vitre de protection et moyennant la mise en œuvre d'importantes conditions de sécurité. Je défendais un homme considéré comme un grand malade. J'ai découvert à cette occasion que les infirmiers psychiatriques sont capables à la fois d'une certaine brutalité et d'une extraordinaire humanité.

M. le président, vous avez affirmé qu'il ne suivait aucun traitement, c'est faux. Si c'était le cas, cela signifierait que les médecins ont achevé leur travail. Pourtant, j'espère qu'il sera soigné. Aussi douloureux que cela puisse être pour beaucoup, il est dans l'intérêt de la société que M. Kobili Traoré soit guéri un jour.

Une avocate lui a été désignée d'office dans le cadre de son hospitalisation. Il s'agit d'une spécialiste des questions de libertés publiques. Je ne connais pas encore nos futures modalités de travail. Néanmoins, je demeure l'avocat de M. Kobili Traoré.

Nous sommes face à une décision prise au regard de l'avis des psychiatres, d'une intervention du préfet, du juge des libertés et de la détention (JLD) et éventuellement de la cour d'appel. Comme pour l'instruction et la décision définitive, il s'agit d'une association des compétences afin de prendre la meilleure décision possible. M. Kobili Traoré sortira probablement un jour. Je ne saurais vous dire quand. Cependant, les témoignages des experts psychiatriques se rejoignent et indiquent que l'enfermement psychiatrique peut durer des années sans aménagement de peine et qu'il peut être pire que la prison.

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