Nous disposions d'une unique expertise, celle du Dr Daniel Zagury, qui comportait une contradiction interne majeure. Il décrit une abolition du discernement. Or, quelques lignes plus loin, lors d'une prétendue appréciation médico-légale, il écrit le contraire. Cette contradiction requerrait un autre avis, quand bien même il n'est pas illégitime d'avoir recours à un autre avis. Ce deuxième avis était différent du premier. Par conséquent, un troisième avis a été demandé. Sept psychiatres se sont penchés sur ce dossier : un seul médecin, puis deux collèges formés chacun de trois psychiatres qui ne se sont pas dissociés. En tant que citoyen, cette procédure me paraît satisfaisante. Les meilleurs textes ne sont rien si le juge n'effectue pas son travail. Lorsque l'appréciation relève aussi spécifiquement du domaine scientifique, il est logique que le juge statue en tenant compte de ces expertises.